En mars 2010, la commission Grandes Salles présidée par Daniel Costantini remettait son rapport Arénas 2015 à la Secrétaire d’État chargée des Sports de l’époque, Rama Yade. Ces quelques pages mettaient le jour sur un manque édifiant de grandes salles pouvant accueillir des événements internationaux dans l’Hexagone. A ce moment-là, la France ne comptait qu’une seule des 90 enceintes de plus de 10.000 places recensées sur le Vieux Continent : le Palais Omnisports de Paris-Bercy.
Depuis, les choses ont évolué, lentement certes, mais elles permettent à la France de retrouver sa place dans l’accueil et l’organisation d’événements sportifs internationaux. Parmi les enceintes qui permettent ce renouveau, la France compte essentiellement sur le stade Pierre Mauroy de Lille, inauguré à l’été 2012. Un peu plus de 50.000 places, des loges VIP et espaces réceptifs, un toit mobile, une pelouse rétractable laissant place à une salle multisports ou de spectacles… voilà ce qu’il faut aujourd’hui pour qualifier un stade de moderne. Encore faut-il correctement l’utiliser.
Depuis 2012, les spectateurs ont dû se contenter des rencontres de l’équipe de football lilloise, des demies-finales du TOP 14 et de quelques concerts de Rihanna ou de Patrick Bruel il y a quelques jours.
Mais les récents résultats sportifs et les précisions apportées au sujet de certaines candidatures semblent changer la donne. Il suffit de se tourner vers l’exploit réalisé ce weekend par l’équipe de France de Coupe Davis qui s’est offert un ticket pour la finale de la compétition où elle affrontera la redoutable équipe suisse menée par Roger Federer. Et cette finale, il est très probable qu’elle se déroule au sein du stade Pierre Mauroy dont la configuration multisports permet d’accueillir jusqu’à 30.000 personnes. Réponse dans quelques jours !
A cela s’ajoute des rendez-vous clés dans les années à venir. Il y a une semaine, la France apprenait qu’elle ferait partie des 4 pays hôtes de l’EuroBasket 2015 dont les phases finales se dérouleront dans le stade lillois en septembre 2015. Un événement qui, au vu de la médaille de bronze décrochée par l’équipe de France ce weekend, attirera sans aucun doute de nombreux adeptes de dunks et de tirs à 3 points.
D’autres manifestations seront aussi attendues d’ici à janvier 2017, date à laquelle le stade sera à nouveau utilisé pour un événement de grande ampleur : depuis juin dernier, nous savons que l’enceinte lilloise a été retenue pour accueillir des rencontres du Championnat du Monde de Handball masculin 2017.
Certes des projets sortent de terre (on pourrait aussi y ajouter l’accueil du Supercross Paris-Bercy à la mi-novembre) mais c’est un minimum au vu des réactions engendrées par les dépenses effectuées pour la construction de ces enceintes sportives. La France a pris conscience du retard important en termes d’infrastructures, aussi bien au niveau des stades que des arénas, où il faut maintenant désormais maximiser leurs exploitations. Il suffit d’aller chez nos voisins européens pour en prendre conscience : le 31 août dernier, le Stade National de Varsovie, habituellement utilisé pour le football, accueillait le 1er match du Championnat du Monde de Volley-ball opposant la Pologne à la Serbie, et ce sont près de 62.000 spectateurs qui ont assisté à l’événement… rien que ça.
Pour les curieux, voici un petit timelapse de la transformation du stade Pierre Mauroy en “boîte à spectacle”