Rendez-vous avec Cléopâtre Darleux, gardienne de l’Équipe de France de Handball

Bonjour Cléopâtre, pouvez-vous vous présenter aux internautes ?

Je suis handballeuse professionnelle depuis 8 ans, je suis gardienne de but. J’ai bientôt 26 ans et je joue actuellement à Nice ainsi qu’en équipe de France (125 sélections).

Quand avez-vous su que vous vous destiniez à une carrière de handballeuse professionnelle ?

En fait, j’ai commencé assez jeune dans les structures de haut niveau. D’abord en pôle espoir régional à 14 ans, ensuite en centre de formation à l’âge de 16 ans. J’ai alors commencé à côtoyer des joueuses professionnelles, avant je ne savais limite pas que cela existait. Donc c’est vraiment à partir de 16 ans que j’ai réalisé qu’une carrière de handballeuse professionnelle était possible.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir gardienne ?

La particularité du poste, le fait que cela soit un poste à responsabilités, à grosses responsabilités. L’équipe compte beaucoup sur nous, c’est surtout cela qui m’a séduite dans ce poste-là.

Après une expérience réussie au Danemark, quelles ont été les raisons de votre retour dans un club français ?

Ce qui m’a poussé à revenir en France, c’est que je ne voulais pas rester au Danemark déjà puisque j’avais fait deux saisons très bénéfiques pour moi, pendant lesquelles j’ai beaucoup appris. Je voulais changer de pays car j’en avais fait le tour à mon avis donc je n’étais pas forcément axée sur un retour en France. Mais, parmi toutes les propositions que j’avais, c’est le projet qui m’a le plus séduite. Donc j’ai décidé d’aller à Nice pour cela, parce que le projet était très intéressant.

Les objectifs que vous vous étiez fixé avec Nice sont-ils en passe d’être atteints ?

L’objectif est d’amener le club dans le haut de tableau pour être vraiment un club fort du championnat de France. Je veux les aider à se construire parce c’est un club assez jeune, ce n’est que leur 3ème saison en première division. Notre objectif de la saison, à savoir se qualifier pour les play-offs, a été rempli.  C’est une première pour le club. Le prochain objectif est de se qualifier pour une Coupe d’Europe pour ensuite aller loin dans la compétition.

Votre retour en équipe de France a dû être une grande joie. Quelles sont vos ambitions avec cette équipe prometteuse de femmes de défis ? (3 victoires consécutives en Golden League en mars dernier)

Les ambitions, on va dire que c’est comme d’habitude, se qualifier pour les prochaines compétitions, que ce soit au Mondial ou aux JO. Ensuite, bien sûr, faire des médailles. C’est encore plus compliqué que de se qualifier, même si se qualifier n’est pas facile, mais pour gagner une médaille, il va falloir bosser encore plus.

Communiquez-vous beaucoup avec Amandine Laynaud, votre  « concurrente » au poste de gardienne de l’équipe de France ?

Oui oui, on communique beaucoup, cela fait quand même très très longtemps que je la connais maintenant. On a joué ensemble à Metz, en équipe de France depuis 6 ans. On se connaît très bien et on a un fonctionnement assez bon toutes les deux donc on s’entend plutôt bien.

Vous êtes active et suivie sur les réseaux sociaux, comment vous organisez-vous pour engager votre communauté de fans ? (plus de 57 000 fans sur Facebook & près de 7 000 followers sur Twitter)

Au départ, c’était mon frère qui avait créé une page Facebook et un compte Twitter. Après, je me suis un peu pris au jeu, j’ai essayé de mettre, sur mon site et les réseaux sociaux, quelques articles, des choses en relation avec l’actualité. Ça a fait un peu effet boule de neige, je ne vais pas dire beaucoup de personnes, mais il y a quand même un bon nombre qui me suit et c’est plutôt sympa. Moi, j’essaie juste de partager un maximum de news. Parce que c’est vrai qu’au niveau média, il n’y en a pas beaucoup pour nous (le handball féminin) donc j’essaie un peu de relayer les infos.

Quelle vision avez-vous du handball féminin en termes de notoriété et d’attractivité ?

Le handball féminin est peu médiatisé. C’est vrai qu’on ne passe pas du tout sur les chaînes, bon publiques ça c’est sûr. Le handball masculin passe tout de même plus sur les chaînes que cela soit beIN ou Sport+ avant ou Canal+ Sport. Nous, on a beaucoup moins de matches qui passent donc c’est compliqué de faire parler de nous. Après, bien sûr, je pense que cela passera aussi par des résultats comme les garçons ont pu avoir.

Est-il aisé d’en vivre ?

D’en vivre, oui oui. En tout cas, tout au long de notre carrière, on en vit. Après, à partir du moment où la carrière s’arrête, là il faut absolument avoir une reconversion et travailler. Les salaires ne sont pas assez élevés pour pouvoir ne faire que ça et vivre ensuite sur nos dividendes, non.

Les sponsors doivent donc être d’autant plus importants dans votre carrière. Comment se passe la recherche ?

Il n’y en a pratiquement pas dans le handball féminin. C’est vraiment compliqué. Il n’y a que très très peu de joueuses qui peuvent avoir des partenaires ou des sponsors privés. Les sponsors sont quand même bien plus présents dans les sports individuels.

Tu bénéficies en dehors des terrains du soutien de sponsors de choix (Hummel / Team Caisse d’Epargne). Comment se traduisent ces partenariats ?

J’ai mon équipementier qui m’équipe en chaussures et en sportswear donc ça c’est vrai que c’est plutôt bien. Ensuite, la Caisse d’Epargne est plutôt un partenariat financier. En fait, c’est un team d’athlètes qu’ils aident financièrement jusqu’aux JO. Ils ont beaucoup d’actions de communication, ça aussi c’est intéressant pour moi, pour justement essayer peut-être d’attirer de nouveaux partenaires privés. Mais pour l’instant, il n’y en a pas forcément.

Disposez-vous de plus petits partenaires en complément ?

Non non, ce sont mes deux seuls partenaires. Après, c’est vrai que je travaille aussi avec O2 Management, qui est une agence de marketing/communication. Donc eux aussi travaillent sur la com’ et essaient de me trouver des partenaires. Je ne suis avec eux que depuis quelques mois donc doucement, on y arrive.

Quand vous ne pensez pas handball, quels sont vos hobbies ?

Je pense beaucoup handball (rires). Nice est une belle ville donc j’aime bien me balader à la mer. Après, j’aime bien le cinéma, cuisiner. Mais c’est vrai que je passe beaucoup de temps à réfléchir au handball et à tout ce qui s’en suit. J’ai quand même souvent des sollicitations au niveau des médias, pour des interventions ici et là, donc ça va me prendre beaucoup de temps.

Comme toute fin d’interview du rendez-vous sportif, quel est l’évènement sportif que vous garderez toujours en mémoire ?

Je dirais que c’est quand même les JO de Londres. C’est l’évènement auquel tous les sportifs ont envie de participer. On en rêve tous donc c’est la compétition ultime. Après, cela n’a pas forcément été un bon souvenir pour moi parce que sportivement, cela a été très compliqué. Mauvais souvenir au niveau sportif mais c’est quand même une chance extraordinaire d’avoir pu participer aux JO. Donc j’espère participer aux prochains ! Et que cela soit un bon souvenir aussi sportivement (rires).

L’équipe du Rendez-Vous Sportif souhaite le meilleur à Cléopâtre, que ce soit avec son club ou avec l’équipe de France. Objectif Rio !