Les jeux vidéos et leurs compétitions n’ont cessé de croître ces dernières années et c’est en toute logique que les sponsors suivent le pas. Plus étonnant, les grandes marques sportives s’intéressent de plus en plus à ce qu’on appelle l’eSport (electronic sport). Focus sur une discipline méconnue du grand public.
Un sport (pas) comme les autres
Le sport électronique s’est professionnalisé et comporte aujourd’hui de nombreux points communs à ce qu’on appellera le sport « traditionnel ». Les joueurs sont parfois rémunérés, sous contrat, encadrés dans des équipes possédant des managers et des coachs. Les plus grosses équipes possèdent même leurs propres lieux d’entraînement, appelés Gaming House où les joueurs peuvent s’entraîner aux côtés de leurs partenaires dans le but de remporter la prochaine compétition.
Au point de vue des capacités physiques, bien que l’eSport ne requiert pas d’entraînement musculaire particulier, il demande habilité et dextérité, ce que ne requiert pas par exemple les échecs qui sont considérés comme un sport par le comité international olympique depuis 1999. Toute pratique sportive a son lot de blessures, ainsi de nombreux joueurs souffrent du syndrome du canal carpien. On dira alors que la grosse différence avec le sport « traditionnel » tient dans le fait que l’on se trouve devant un ordinateur pour jouer.
Une popularité croissante
Après un démarrage progressif mais lent au début des années 2000, l’esport est en forte croissance depuis l’arrivée du jeu de stratégie Starcraft II en 2010 et l’énorme popularité des MOBA (Multi Player Battle Arena) League of Legends et DOTA2.
Ce ne sont alors plus des cybercafés ou des salles communales que les compétitions remplissent, mais bien les plus fameuses salles de spectacle ou encore des stades.
Los Angeles Staples Center (12 000 spectateurs) – League of Legends
Rien qu’à Paris par exemple, le Palais des Congrès (3 700 spectateurs), le Grand Rex, Le Trianon, le Casino de Paris et le Zénith (6 000 spectateurs) ont été utilisés pour des compétitions esports. A quand le Stade de France ? En tout cas, un stade de 15 000 places dédié à l’esport est prévu en Chine pour 2017 !
S’ajoute à cela des Cash Prize (récompenses pour les joueurs lors des tournois) mirobolants puisqu’en 2013, 13 millions de dollars ont été remportés par les joueurs. Un chiffre qui devrait battre tous les records en 2014 puisque cet été, le tournoi phare de DOTA2 (International 4) a fait remporter aux vainqueurs plus de 10 millions de dollars. En plus des personnes sur place, 20 millions de spectateurs ont suivi cette dernière compétition sur la chaîne sportive ESPN3 ainsi qu’online via des streams.
Côté média spécialisés français, oGaming TV, en plus de l’organisation de gros événements, est présent depuis plusieurs années sur les secteurs avec de nombreuses Web TV. Plus récemment, jeuxvideo.com a lancé des streams consacrés à l’esport et Melty, en plus de sa page dédiée, a annoncé la création du Melty esport club, avec trois équipes professionnelles de CS GO et de FIFA.
Sponsors de sportif
On comprend alors mieux pourquoi les grandes marques sportives peuvent porter un intérêt au sport électronique. En Corée, là où Starcraft II est un véritable sport national, diffusé sur des grandes chaînes de télévision, les grandes marques (Nike, Adidas, Puma, New Balance…) n’hésitent pas à sponsoriser les maillots des différents équipes, souvent disponibles à la vente.
Même les boissons énergisantes sont de la partie puisque Redbull organise des tournois à son nom (RedBull Battle Grounds) dans toute l’Amérique du Nord et HOT6 sponsorise le tournoi le plus prestigieux en Corée, la GSL.
Avec autant de similitudes qu’avec le sport « traditionnel » et un développement exponentiel de la compétition, l’eSport pourrait bien devenir la grande tendance des prochaines décennies. En tout cas, les marques sportives l’ont déjà anticipé et sont prêtes à y investir massivement.