Le concept de Wavegarden est sans nul doute l’innovation la plus marquante de ces deux dernières années pour les sports de glisse.
La société Wavegarden est née en 2005 par l’ingénieur basque Josema Odriozola et l’économiste du sport Karin Frisch qui ont décidé de combiner leur expérience commune de conception d’installations sportives et de leur passion du surf. Il faut attendre 2012 pour voir naître le premier Wavegarden situé dans les pays basques espagnols.
La technologie brevetée de Wavegarden utilise une aile profilée hydrodynamique fonctionnant au niveau du sol et qui permet de créer une houle sur toute la longueur du bassin. Ainsi, cette houle déferle vers l’intérieur en créant simultanément deux vagues parfaites déroulant en gauche et en droite. C’est aujourd’hui la plus longue vague de qualité créée par l’homme qui déroule sur plus de 200 mètres sans perte de puissance ou de forme. La qualité des vagues, leur forme et leur vitesse peuvent être adaptées aussi bien à des surfeurs expérimentés comme à des débutants.
Wavegarden, leader de l’industrie dans la conception, la fabrication et l’installation de systèmes de générateur de vagues vend son innovation pour le développement de wavegarden à travers le monde. Récemment, la société vient de signer un contrat avec Surf Snowdonia pour la création en été 2015 d’un complexe en Grande-Bretagne près de Bristol.
Les volontés à la création de Wavegarden sont claires : offrir un espace de pratique de surf dans des endroits qui ne se situent pas à proximité de la mer ; le surf étant une activité physique récente qui voit son nombre de pratiquants exploser chaque année. De plus, le système est peu gourmand en énergie et préserve les atouts écoenvironnementaux d’un site naturel.
C’est pourquoi, la société Wave in the city s’est intéressée en détail à l’innovation en annonçant un projet pour l’été 2016 de créer un wavegarden dans notre chère capitale. L’installation sera desservit des transports en commun et se situerait à 30-45 minutes de Paris. Un projet étudié de façon optimale et qui comprendrait un véritable complexe avec une vague artificielle outdoor doté d’une plage pour se baigner. Une vague indoor avec une école de surf, un surfshop, un skatepark, un musée du surf ainsi qu’un bar et restaurant devraient accompagner le projet, qui s’estimerait au minimum à 5 millions €.
Dans un autre style de vague artificielle, au cœur de la ville bavaroise de Munich se trouve un spot de surf sur la rivière de Eisbach. Un spot connu des surfeurs depuis les années 70 et interdit jusqu’en 2010. C’est ainsi, que la société de surf O’Neill a saisi l’opportunité d’exploiter ce spot artificiel. La différence majeure avec le concept Wavegarden présenté précédemment est que la vague est statique. C’est-à-dire qu’il est alors impossible d’effectuer un take-off (action de se mettre debout sur la planche) pour surfer, il faut sauter depuis le bord dans l’eau de la même façon qu’on s’élancerait en skate dans un skatepark.
Enfin, le phénomène Wavegarden a un caractère multidimensionnel car le Président de l’ISA (International Surfing Association), Fernando Aguerre, se bat pour faire entrer le surf aux Jeux Olympiques. Il justifie sa candidature pour dynamiser les Jeux d’été, tout comme le succès du snowboard, devenu discipline olympique en 1998. En effet, avec la récente admission de Hong Kong, de la Belgique ou de la République Tchèque, l’ISA compte 77 pays membres dont certains n’ont pas d’accès maritime. La solution serait donc de se diriger vers des vagues artificielles du type Wavegarden.
De ce fait, l’innovation Wavegarden est en pleine émergence au niveau mondial. Les sports de glisse comme le surf dispose d’un réel potentiel de développement par l’intermédiaire de concepts comme celui-ci. A l’heure actuelle, nous savons que les Etats-Unis et que les Emirats Arabe Unies souhaiteraient également investir dans ce type de projet. Il serait alors amusant dans quelques années de voir un surfeur allumer la flamme olympique pour lancer l’ouverture des Jeux de Pierre de Coubertin.