A l’occasion de l’officialisation de sa candidature à sa propre succession à la tête de la FIFA, Sepp Blatter a une nouvelle fois fait parler de lui. Il a en effet manifesté son intention d’introduire l’usage de la vidéo dans le football. Ceci est un véritable coup de canon dans le milieu du ballon rond alors que son homologue à la tête de l’UEFA, Michel Platini, n’a eu de cesse que de marquer son opposition à cette évolution.
Aujourd’hui de nombreux sports ont parfaitement intégré les nouvelles technologies pour faire évoluer leur arbitrage et tenter de se rapprocher au plus près d’une parfaite équité.
En NBA, l’arbitrage vidéo a été introduit il y a plusieurs années et, même si son utilité semble démontrée, son utilisation suscite de nombreux débats. De plus en plus d’actions sont soumises à la vidéo ce qui a pour effet d’allonger la durée des matchs, frôlant le ridicule lors des derniers Play Offs. Les dirigeants de la NBA ont donc décidé que les arbitres ne se rendront plus à la table de marque pour visionner les images. Un quatrième arbitre sera chargé d’analyser les images en régie.
Le rugby a quant à lui opté pour ce système d’arbitrage vidéo. L’arbitre en régie analyse les séquences de jeu conduisant à l’essai. Il vérifie la légalité de la phase de jeu et communique à l’arbitre central si l’essai est valable ou non. Toutefois, le fait que l’arbitre vidéo puisse désormais remonter les actions suscite là aussi de nombreuses critiques. Le débat pourrait être clos d’ici quelques années avec l’introduction d’un ballon équipé d’une batterie, d’une antenne et d’un transmetteur relié à des antennes autour du terrain afin de connaître la position exacte du ballon, ses déplacements et ainsi valider n’importe quel essai litigieux. A noter que ce système est actuellement testé par le biais du football américain.
Autre discipline qui utilise la technologie : le tennis, qui a connu deux évolutions majeures. D’une part l’introduction du repérage électronique du « Let », pour signaler si une balle a touché le filet lors du service. D’autre part, avec l’introduction du Hawk-Eye (oeil de faucon). Ce système n’est pas considéré comme de la vidéo. Le logiciel va retranscrire la réalité à l’aide d’images de synthèses. On dispose alors de l’exacte trajectoire de la balle qui permettra de déterminer si elle est « faute » ou non. Les joueurs disposent de 3 « challenges » par set (+1 en cas de tie-break).
Cette technologie a été utilisée lors du mondial de football au Brésil avec la fameuse « Goal Line Technology ». Différents capteurs placés dans le stade permettaient d’enregistrer la position du ballon et ainsi vérifier s’il avait franchi totalement la ligne de but. L’arbitre recevait alors un message sur sa montre connectée aux capteurs.
Mais le président de la FIFA veut aller plus loin. Il a en effet récemment déclaré être favorable à ce que chaque entraîneur puisse avoir la possibilité « une ou deux fois par mi-temps, seulement quand le jeu est arrêté » de contester une décision arbitrale. Les 2 entraîneurs accompagnés de l’arbitre visionneraient alors des ralentis. Toutefois les modalités d’utilisation restent floues et suscitent de vives critiques.
Même si beaucoup s’accordent à dire que le football doit intégrer la vidéo dans son arbitrage, il sera nécessaire de trouver la bonne recette qui permettra de dépasser ces clivages !