Tennis : 9 questions à Jérôme Fechter, co-fondateur de Karanta

Le 23 octobre dernier, Le rendez-vous sportif s’est rendu dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, à l’occasion de l’inauguration de la boutique Karanta. Un concept store bien pensé par Vanessa et Jérôme FECHTER, avec un conseil client basé sur l’expertise produit. Étaient présents, entre autres, le PDG de l’agence Quarterback et organisateur des Internationaux de Strasbourg, Denis Naegelen, et le président de Yonex, Monsieur Yoneyama, à Paris pour les Yonex IFB.

Rencontre avec un des fondateurs de Karanta ; une franchise unique spécialisée dans le tennis pour les amoureux de la technique et du vintage.

  • Bonjour, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Jérôme Fechter, j’ai 44 ans,Karanta je suis issu d’une formation en école de commerce, Sup de Co Lyon. J’ai travaillé pendant deux ans aux Etats-Unis avant de reprendre une entreprise familiale de chaussures de sécurité, pendant 15 ans, que j’ai revendue à une entreprise allemande. Ensuite, à l’issue de ça, j’avais envie de mener un projet professionnel avec ma compagne Vanessa, qui elle était par ailleurs chef de groupe chez Adidas. On a donc décidé de créer en 2009 une société qui s’appelle YAMS et qui a deux activités principales ; la première, c’est une activité média, c’est Tennis Addict, et la seconde Karanta, une enseigne spécialiste tennis, lancée en 2011. Je suis joueur de tennis passionné, j’arrive encore difficilement à mon âge à rester proche de la deuxième série. En résumé, on est des passionnés de tennis et on essaie de faire les choses qualitativement.

  • Parlons un peu de Tennis Addict…

C’est parti d’un constat de joueur que je suis, lambda. Dans un magasin, on m’a conseillé un produit, je me suis demandé pourquoi on me conseille ce produit. Je venais d’un domaine très réglementé, les chaussures de sécurité, où un produit n’est jamais mis sur le marché avant d’avoir une autorisation d’un laboratoire. Là je me suis rendu compte qu’on me proposait un produit en donnant des arguments de la marque. Ce qui est bien mais finalement, quel est le recul qu’a cette personne sur ce qu’elle dit, à part l’expérience consommateurs ? Alors, pour une raquette, on peut la prêter, la tester… pour une chaussure, c’est plus compliqué, une fois qu’on l’a achetée, on sort du magasin. L’idée était de se dire : existe-t-il vraiment un « que choisir du tennis » ? Donc on a essayé de mettre en place, progressivement avec les marques, un protocole de test qui soit le plus poussé possible, et on est devenu dans le temps le « que choisir du tennis ». On fait l’élection des produits de l’année. On n’a pas qu’un contenu test, on a 40% en contenu d’actualité. On est quand même assez orienté produit malgré tout. Tennis Addict, c’est 30 000 exemplaires par numéro, environ 100 000 lecteurs par numéro avec les lectures on-line. C’est 3 tirages par an, en mars, en mai et en septembre, qui sont les moments d’actualité produits de l’année. C’est notre 5ème année d’activité. On est en magazine print, diffusé gratuitement dans 750 clubs en France, et on a également tennisaddict.fr.

  • Comment en êtes-vous arrivé à Karanta ?

Parallèlement à ça, Vanessa était en charge de la collection Stella McCartney chez Adidas. Ils avaient du mal à la distribuer. Les grands magasins de sport (Décathlon, Intersport, Go Sport…) n’avaient pas les codes de merchandising suffisants pour des marques comme Stella McCartney qu’ils souhaitaient diffuser. A côté de cela, pour les spécialistes tennis c’était compliqué aussi, les « jeaners » c’est trop tennis, pas assez mode. Donc il n’y avait pas vraiment de réseau pour ce type de produit. On s’est rendu compte que le tennis est un sport qui a inspiré des marques, qui en a créé, Lacoste, Fred Perry, Ralph Lauren (équipementier de Wimbledon et de l’US Open), Bjorn Borg, Adidas qui recultive ses basiques avec Stan Smith, avec récemment les capsules Edberg ou Lendl… Ce sont des produits qui parlent au pratiquant de tennis, l’amoureux du vintage mais aussi dans des déclinaisons modernes. On s’est dit qu’il était dommage de ne pas pouvoir réunir tout ça sous un même toit. Cela impose par conséquent d’avoir un merchandising extrêmement qualitatif, d’avoir des emplacements qui soient au niveau de ces produits-là. On distribue Ralph Lauren, Adidas Originals, on a des impératifs de ces marques qui sont très élevés. C’est comme ça qu’est né Karanta. En mêlant le lifestyle et le technique, en ayant une promesse sur le technique au consommateur qui est de lui apporter le meilleur conseil grâce à toutes nos formations chez Tennis Addict. On va expliquer pourquoi les produits que l’on propose sont les meilleurs. Pourquoi ce sont les plus adaptés à la personne, c’est le rôle du vendeur d’apporter son expertise. On doit également être irréprochable sur nos fondamentaux, c’est-à-dire le cordage. Karanta est partenaire des Internationaux de Tennis de Strasbourg, premier tournoi WTA en France aujourd’hui. On est cordeurs pendant les championnats de France pour le compte du Tennis Club de Strasbourg. On fait appel à des pros qui forment nos équipes. On travaille avec Bruno Fabre, qui est cordeur pour différentes marques, notamment pour Tecnifibre au moment du Masters à Londres.

  • Quels sont vos avantages concurrentiels qui vous différencient des autres distributeurs d’articles de tennis ?

Je pense qu’on est les seuls à réunir ces univers technique et lifestyle. On se différencie aussi par notre position géographique, souvent au cœur des villes. C’est le cas ici à Paris, dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, comme ce sera le cas à Nîmes, en plein centre historique de la ville, dans la rue de la Madeleine, une des rues les plus commerçantes de Nîmes. Le deuxième aspect qui nous différencie des autres, c’est Tennis Addict, c’est le conseil. Nos vendeurs sont là pour apporter le meilleur conseil possible au client. Cela peut paraître pas grand-chose, mais c’est toute une masse d’informations à digérer. Après vous retrouvez un merchandising léché, une atmosphère qui se dégage de nos boutiques. Nous avons obtenu le grand prix du jury de la part de Commerce Design en 2012 à Strasbourg pour notre concept des couleurs (concept déposé du décor aux couleurs des 4 Grands Chelems).

store karanta - le rdv sportif
On se développe en réseau, et c’est une très grosse force car être seul aujourd’hui c’est compliqué. En rejoignant le réseau Karanta, c’est aussi rejoindre une entraide. Bien entendu, c’est avoir accès à des marques que l’on n’aurait pas en étant tout seul, bénéficier de l’expérience emmagasinée et des infrastructures mises en place. Pour exemple, si je ne peux être un jour dans ma boutique, le réseau va intervenir pour aider. On accompagne le porteur de notre projet, de la recherche de financements au départ jusqu’à l’opérationnel au bout.

  • Quelles sont vos valeurs ?

J’espère que notre passion ressort, toute notre équipe est passionnée. L’authenticité, en revenant aux racines de ce sport, en cultivant l’élégance, le fair-play, le beau geste. On essaie d’avoir cette attitude et ce comportement. Nous sommes des commerçants, avoir les meilleurs produits aux meilleurs prix avec le meilleur service possible, ça fait aussi partie de notre engagement.

  • Quel est l’objectif de votre implantation à Paris ?

On est dans un contrat de partenariat, qui n’est pas exactement un contrat de franchise. Juridiquement, c’est un peu différent mais cela fait partie du « franchising », à l’américaine. La franchise, c’est très vertical : Dieu décide en haut et impose à la base. Le partenariat est plus horizontal, il  y a un conseil national constitué de tous les partenaires qui prennent les décisions avec la tête de réseau, donc c’est un peu plus consultatif. On pense que cette fertilisation croisée va nous apporter énormément. Il faut écouter ce qu’il se passe dans chaque région. Notre ambition est de nous développer en tant que réseau. On a une première ouverture à Paris, deux nouvelles prévues en début d’année prochaine, dont une qui est officielle à Nîmes. On espère qu’il y en aura d’autres qui suivront courant 2015. Le rythme va s’accélérer.

  • Vous vous adressez aux purs fans de tennis, au niveau technique, et aux fans du sportswear avec le lifestyle. Quelle est, selon vous, la marque la plus prisée auprès des joueurs de tennis et pourquoi ?

Soyons clair, sur le tennis technique, aujourd’hui la marque leader c’est Nike. Ce n’est pas très compliqué, ils ont bénéficié d’une génération de champions incroyable et d’une qualité de style et de produit qui leur ont fait prendre une très grosse part de marché. Donc Nike, indéniablement, est la marque phare sur le tennis technique. Sur le lifestyle, il y a plein de marques qui cultivent leur ADN. Je pense que celui qui le fait de manière extrêmement efficace, c’est Adidas avec la Stan Smith, qui est la chaussure la plus vendue au monde. Aujourd’hui, c’est Gisele Bundchen, Pharell Williams qui portent la Stan Smith. La marque cultive cette histoire de tennis. La Stan Smith est toujours présente dans les clips. Il y a d’autres marques qui font un très beau travail ; je trouve que ce que fait Ralph Lauren sur Wimbledon c’est magnifique, avec des produits incroyables. Lacoste, une marque française mythique, fait de très jolies choses dans toutes les collections Roland Garros. Selon moi, il n’y a pas une marque qui domine autant que dans le tennis technique. Il y a de l’histoire. Et il y a des marques nouvelles qui arrivent. Je prends par exemple Bjorn Borg, qui est encore très peu représenté dans les familles produits en France, mais en Suède ils habillent de la tête aux pieds. Ils font du textile, des chaussures. Alors oui ils sont partis des caleçons, en France on ne les connaît que pour cela, mais ils sont en train de se développer.

  • Quel joueur allie selon vous le mieux la technique et le lifestyle ? Qui est le plus représentatif de votre vision ?

Pierre-Hugues Herbert ! (rires) Il n’est peut-être pas encore au niveau des plus grands mais il a un potentiel qui est assez important. Il n’a pas encore atteint sa limite technique. Il est très élégant à voir jouer, il est très délié, il a un beau style, c’est un beau gosse, il est grand, il parle bien. Il a une tête bien faite, il a beaucoup d’éducation. C’est quelqu’un qui pourrait devenir à terme un vrai ambassadeur. Si je prends les hyperstars, la référence aujourd’hui c’est Roger Federer. Il a l’élégance, la classe, le jeu. Il y en a d’autres qui seront plus sensibles à l’élégance d’un Rafa (Nadal), mais si on parle de pure élégance, je pense que Roger est le joueur qui se dégage le plus.

  • La question rituelle de toute interview du blog, quel est le rendez-vous sportif qui vous a le plus marqué ?

Je vais devoir faire une infidélité à ma passion parce que j’ai eu l’immense chance d’être tiré au sort pour la finale de la Coupe du Monde de foot en 98 en France. C’était extraordinaire de vivre ça. J’ai tout de même hésité avec la finale de Coupe Davis à Lyon en 91 puisque j’étais dans le stade le vendredi pour cette rencontre exceptionnelle. Mais s’il faut n’en retenir qu’un, je retiendrai la finale mythique France-Brésil au Stade de France.

Karanta est en pleine expansion ! Une offre nouvelle matérialisée par des méthodes marketing & merchandising adaptées à ses clients.